Lorsqu’il s’agit d’entreprendre une nouvelle œuvre, j’ai coutume de débuter mes esquisses par un motif délibérément éloigné du monde que je me propose de représenter. J’emprunte ainsi de nombreux détours avant de parvenir enfin au tableau que je vais peindre.

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Je considère que mes œuvres doivent être le fruit de mon vécu. C’est pourquoi j’éprouve le besoin de multiplier les esquisses et de prendre le temps de me convaincre moi-même.

À travers d’innombrables croquis, j’explore en pensée l’histoire de la Vie, des origines du cosmos à nos jours, puis je songe à l’avenir et à l’état du monde et de l’existence humaine. Je me rapproche ainsi petit à petit de l’univers que je dois peindre.

Mon œuvre consiste en plusieurs séries. Si certaines séries sont d’une façon ou d’une autre liées aux précédentes, d’autres font office d’amorce et initient une nouvelle séquence lorsque la précédente a abouti à une impasse.

Ma pensée ayant pour dessein la création d’une œuvre holistique et ma situation d’être humain au sein d’un univers et d’une société en mouvement perpétuel me poussent à croire qu’il est tout aussi nécessaire, avec le temps, d’accueillir une nouvelle série de peintures qu’il est indispensable de faire face à un monde nouveau.